Maladies d’origine professionnelle
En 2018, il a été enregistré 49 538 cas de maladies professionnelles reconnues dans le monde, soit une hausse de 2.1% par rapport à 2017. Les maladies professionnelles sont des maladies contractées à l’effet d’une exposition plus ou moins prolongée à des risques qui existent lors de l’exercice habituel de la profession. Elles sont à l’origine de souffrances et de pertes considérables dans le monde du travail. Selon les estimations, elles sont responsables de 2,4 millions de décès dans le monde chaque année, dont 200 000 en Europe. En 2017, elles ont été évaluées à 2 403 965 cas si l’on s’en tient aux statistiques du rapport d’estimation globale des accidents et maladies au travail de l’OIT de cette année là. Cependant, si on les compare aux accidents industriels, les maladies professionnelles restent pratiquement méconnues ou ignorées, même si elles tuent six fois plus de personnes tous les ans selon le Bureau International du Travail (BIT). Si certaines maladies professionnelles comme les pneumoconioses sont bien connues et restent très répandues, d’autres sont relativement récentes et se propagent subrepticement, comme les troubles psychiques et les troubles musculo-squelettiques (TMS). Parmi les maladies professionnelles l’on retrouve:
- Cancers d’origine professionnelle
Un cancer est dit « professionnel » lorsqu’il est la conséquence de l’exposition d’un travailleur à un facteur cancérigène sur son lieu de travail. Entre 4 et 8,5 % des cancers ont une origine professionnelle, ce qui représente plus de 15 000 cas de cancers chaque année en France. Ils concernent des localisations variées : le poumon, la vessie, le larynx, la peau…Ces cancers constituent l’un des plus graves problèmes de santé auxquels sont confrontés les lieux de travail, en Europe et dans l’ensemble du monde. D’après les estimations, ils sont responsables de 53 % de tous les décès liés au travail dans l’UE et dans d’autres pays développés
- Affections cutanées
Selon le Bureau International du Travail, on estime que 20 à 30% des maladies professionnelles sont des maladies de la peau, ce qui les place parmi les trois groupes les plus fréquents de maladies professionnelles. L’exposition à des facteurs de risque chimiques, physiques et biologiques peut entraîner différentes maladies de la peau, bien que plusieurs facteurs individuels (génétiques) influencent également le résultat. La majorité est causée par le travail humide, l’exposition du lieu de travail aux produits chimiques et les rayons ultraviolets élevés du soleil . Les dermatites de contact sont les plus répandues et elles peuvent constituer une menace sérieuse pour la capacité de travail de l’individu.
- Troubles musculo-squelettiques
En 2018, les TMS des membres et les lombalgies représentaient 88 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général avec 42 349 cas (sécurité sociale « l’Assurance Maladie »). Les troubles musculo-squelettiques (TMS) d’origine professionnelle affectent principalement le dos, le cou, les épaules et les membres supérieurs, ainsi que les membres inférieurs. Ils regroupent toute blessure ou trouble des articulations ou d’autres tissus. Les problèmes de santé comprennent aussi bien les petits maux que les troubles plus sévères nécessitant un arrêt de travail ou un traitement médical. Dans le cas de troubles plus chroniques, ils peuvent même entraîner une invalidité ou une incapacité de travail.
- Stress et troubles de santé mentale
Les estimations suggèrent que 25% des citoyens européens connaîtront un problème de santé mentale au cours de leur vie, et qu’environ 10% des problèmes de santé et des incapacités à long terme peuvent être liés à des troubles mentaux et émotionnels (Réseau européen pour la promotion de la santé au travail). Les problèmes de santé mentale ont été un problème très méconnu parmi les employeurs et les cadres, malgré leur forte prévalence parmi la population active. Il a été démontré que les problèmes de santé mentale ont un impact direct significatif sur la qualité de vie et le fonctionnement des individus, mais ont également un impact indirect sur la productivité et la résilience des entreprises. Même si des progrès importants ont été accomplis pour répondre aux difficultés soulevées par les maladies professionnelles, les systèmes nationaux de sécurité et de santé au travail (SST) doivent renforcer sans délai leur capacité à prévenir de telles maladies. Dans le cadre d’une collaboration entre les pouvoirs publics et les organisations d’employeurs et de travailleurs, la lutte contre cette épidémie cachée devra occuper une place de premier plan dans les futurs programmes mondiaux et nationaux en faveur de la sécurité et de la santé.
Source : https://www.preventica.com/dossier-accident-maladie-professionnelles-chiffres.php